En février 2016, le Gouvernement du Québec est allé de l’avant en adoptant son projet de loi C-66. Les rites funéraires, son industrie et les lois les régissant n’ayant pas été révisées depuis 40 ans, la nouvelle loi C-66, elle, a tenté d’actualiser tout le domaine funéraire. Parmi ses changements, on note l’arrivée d’un nouveau permis à aquérir pour tous ceux désirant offrir des services funéraires, mais aussi une toute nouvelle réglementation entourant la dispersion des cendres.
Si on naviguait dans le flou depuis quelques années et que les endeuillées tout autant que le milieu funéraire se trouvait parfois embarrasser par la disposition des cendres, la nouvelle loi tente ici de clarifier la situation.
Un phénomène nouveau
Proportionnellement avec l’effacement de la religion à l’intérieur de nos rites funéraires, l’incinération a pris beaucoup d’ampleur au Québec depuis quelques décennies. De plus en plus de gens préfèrent la crémation à l’enterrement en cercueil et avec cette nouvelle tendance arrive aussi tout un tas de volontés originales quant à la dispersion des cendres.
Des débordements
Les rituels funéraires devraient toujours se dérouler dans un cadre respectueux où le décorum et l’éthique priment. Or, avec on a pu assister à certains débordements dans les dernières années quant à la dispersion des cendres. Si certains dispersent les cendres dans des lieux significatifs et d’autres les transforment en collier, il arrive aussi qu’une personne les oublie… à l’épicerie.
C-66, un cadre léger
Sans vouloir restreindre la population dans sa nouvelle façon de vouloir vivre ses rites funéraires ni contraindre la créativité et les dernières volontés de certains, la nouvelle loi cherche à mieux encadrer les pratiques. Il est désormais possible de répendre les cendres à l’endroit désiré si cela ne représente pas un danger pour la santé publique. Aussi, les cendres ne seront plus remises uniquement à une seule personne dans un contenant fermé, mais pourront être séparées entre plusieurs personnes.
Et la limite dans tout ça
Enfin, la dernière partie de la loi sur la dispersion des cendres stipule que : « nul ne peut disperser des cendres humaines à un endroit où elles pourraient constituer une nuisance ou d’une manière qui ne respecte pas la dignité de la personne décédée. »*. En ajoutant cette clause concernant la dignité du défunt, la loi tente ainsi de prévenir contre les dérapages. Par contre, on devra attendre un litige avant de connaître la définition de la «dignité» entendue par le gouvernement.
*Tiré du document officiel de l’Assemblée Nationale p. 17.