La petite histoire des rites funéraires au Québec

Vous savez pourquoi la famille endeuillée porte souvent des couleurs sombres aux funérailles? Pourquoi on se regroupe autour du cercueil? Pourquoi on partage toujours un repas à la fin des obsèques? Parce que ce sont tous des vestiges de notre héritage culturel et religieux quant aux rites funéraires. Pour faire un peu de lumière sur nos rites actuels, il est toujours bon de se tourner vers le passé.

L’importance des étoffes

Si on a l’habitude de porter du noir ou des couleurs sobres lors de funérailles, c’est que la tradition voulait, il y a plus de quelques centaines d’années, que la veuve porte le noir pendant 12 à 18 mois suivant le décès de son mari. On avait aussi comme coutume de placer une étoffe noire sur la porte de la maison pour signaler à nos concitoyens que nous étions en deuil. Lorsque le défunt était un enfant, l’étoffe était de couleur blanche. Les tissus noirs ont donc longtemps été d’une importance capitale pour afficher notre deuil sans avoir à dire quoique ce soit.

La veillée funèbre

Alors qu’aujourd’hui on se rassemble plutôt dans un salon funéraire, à une certaine époque on accueillait plutôt la visite et la famille dans la maison du défunt. Les salons funéraires ayant fait leur apparition uniquement autour des années 1940 au Québec, il a donc longtemps été coutume d’exposer le défunt dans le salon familial. Soulignons d’ailleurs que plusieurs famille ont continué de choisir cette option jusqu’à la fin des années 70. Ainsi, on demeurait en compagnie du défunt pendant toute la nuit et on récitait un chapelet complet à chaque demi-heure. Cette période permettait ainsi aux familles de rencontrer tous les amis et proches du défunt tout autant qu’elle offrait un temps pour réaliser le départ de l’être cher, pleurer sa perte et se préparer à lui dire aurevoir.

L’exposition en toute simplicité

Bien souvent, on plaçait le défunt sur des planches avec des pièces de monnaie sur les yeux, un scapulaire au cou et sans chaussures (puisque, croyez-le ou non, certains pensaient que les chaussures faisaient trop de bruit au paradis!). Sans être une pratique très répandue, plusieurs plaçaient un seau d’eau fraîche près du défunt pour lui permettre de se laver avant d’arriver au paradis. Un repas était disposé sur la table de la salle à manger et permettait ainsi aux convives d’échanger autour d’une bouchée pendant la veillée.

Un cortège pas toujours facile

Jusqu’à 1830 environ, on avait l’habitude de transporter le défunt dans un cercueil sur des porteurs en marchant jusqu’à l’église. Alors que cette pratique pouvait être accomodante en ville, elle devenait plus difficile en hiver avec les routes de campagnes mal entretenues. C’est ainsi que les paroissiens ont commencé à utiliser des attelages pour transporter les défunts, et ce, malgré l’interdiction du clergé qui considérait la pratique comme étant irrespectueuse. Malgré tout, c’est tout de même l’Église qui a fait la première acquisition de corbillards au Québec!

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